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En deux ans seulement, les saisies de cocaïne dans les zones couvertes par la gendarmerie nationale ont connu une envolée sans précédent d'après France Bleu. Une tendance qui traduit l’évolution rapide du trafic de drogue en France, de plus en plus ancré dans les territoires ruraux.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2022, les unités de gendarmerie ont intercepté environ 700 kilos de cocaïne. En 2024, ce volume atteint 6,6 tonnes, selon les dernières données communiquées par la gendarmerie nationale. Une multiplication par dix qui illustre à la fois la montée en puissance du narcotrafic sur le territoire, et l’intensification des efforts de lutte.
"La cocaïne circule désormais partout, y compris dans les campagnes", alerte Marie-Laure Pezant, porte-parole de la gendarmerie.
Un trafic en pleine expansion hors des grandes villes
Longtemps concentré dans les grandes agglomérations, le trafic de cocaïne s’étend désormais à des villes moyennes, voire à des zones rurales. Pour les réseaux criminels, ces territoires représentent des débouchés à fort potentiel, avec une demande croissante et une présence policière parfois moins dense.
Cette dynamique s’inscrit dans une tendance plus large : la diversification des marchés par les trafiquants, et leur capacité à adapter rapidement leurs circuits de distribution. Les gendarmes constatent que les petites communes ne sont plus épargnées, avec des points de deal plus discrets mais bien implantés.
Des modes de distribution transformés
La crise sanitaire liée au Covid-19 a accéléré une mutation déjà amorcée : la digitalisation du trafic. Fini les transactions à la sauvette dans la rue. Aujourd’hui, les acheteurs passent commande via des applications chiffrées, et sont livrés à domicile, parfois en quelques minutes.
Cette logistique rodée, inspirée des plateformes de livraison, complique le travail des enquêteurs. La “discrétion 2.0” des trafiquants nécessite des techniques d’investigation plus pointues, et une surveillance accrue sur les réseaux.
D’autres drogues en forte hausse
La cocaïne n’est pas la seule substance à enregistrer une progression spectaculaire. En quatre ans, les saisies d’ecstasy ont explosé : de 69 700 comprimés en 2020 à plus de 2,2 millions en 2024. À l’inverse, les quantités de cannabis saisies restent relativement stables, même en légère baisse. Quant à l’héroïne, les volumes confisqués sont constants depuis 2020.
Cette évolution confirme un élargissement de l’offre de drogues sur le territoire, alimenté par des circuits internationaux bien établis, et une consommation qui touche un public de plus en plus diversifié.
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