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Le mercredi 13 novembre 2024, le nouveau directeur de la gendarmerie nationale, Hubert Bonneau, a été auditionné par la commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat concernant les priorités du budget de la gendarmerie pour l'année 2025. Voici les points importants qu'il faut en retenir.
La réserve de la gendarmerie
L'objectif est de passer à 50 000 réservistes contre 36 000 actuels. Dans le même temps, le budget consacré à la réserve de la gendarmerie est en baisse. Il passe de 90 millions d'euros à 75 millions d'euros en 2025 alors même que le DGGN a déclaré que les "réservistes sont absolument essentiels aujourd’hui à la bonne marche de la gendarmerie notamment pour les actions du quotidien".
Actuellement, 461 réservistes sont engagés chaque jour sur le littoral Nord pour lutter contre l'immigration irrégulière. L'objectif est de porter le nombre à 500 réservistes par jour en 2025.
Création des 239 brigades de gendarmerie
En 2024, 80 brigades de gendarmerie ont été créées. Pour 2025, l'objectif est d'en créer 57. Or, pour pouvoir créer ces 57 brigades en 2025, la gendarmerie n'a pas les effectifs nécessaires et est en attente d'un arbitrage du ministre de l'Intérieur concernant cette question.
Nous sommes en attente d'un arbitrage, pour avoir un schéma d'emploi positif, si nous voulons faire 57 brigades en 2025, c'est à peu près 464 personnels nécessaires en schéma d'emploi positif pour l'année prochaine. Pour l'instant nous ne les avons pas.
Un échelonnement de la création de ces 239 brigades est prévu. Des propositions seront faites au ministre de l'Intérieur et elles pourront aller au-delà de l'année 2027.
Le renouvellement du parc automobile
En 2024, seuls 185 véhicules ont été renouvelés alors qu'il est nécessaire de renouveler chaque année 3750 nouveaux véhicules pour que le maintien en condition opérationnelle du parc automobile soit optimum d'après le DGGN.
On est un peu loin du compte.
Le budget consacré aux équipements et moyens automobiles permettront, à minima, un renouvellement des matériels à hauteur de 1850 véhicules pour 2025.
L'entretien du parc immobilier
Pour l'année 2025, le budget permettra de "relancer l'investissement sur des grands projets de construction de locaux techniques et des logements notamment au profit des nouveaux escadrons de gendarmerie mobile et sur des opérations de réhabilitation d'ampleur" d'après le DGGN.
On parle d’une dette de 2 milliards d’euros suite à un entretien, on va dire, assez erratique de notre parc immobilier.
En 2025, 175 millions sont alloués en crédit de paiement alors même que le DGGN indique que ce sont chaque année 400 millions d'euros qui sont nécessaires pour entretenir le parc domanial de la gendarmerie, ajouté à 100 millions d'euros pour payer les loyers du parc locatif.
Ce qui fait que, pour être très clair, nous avons accumulé une dette grise [...] depuis au moins 10 ans sur ces sujets, de 2 milliards d'euros. C'est la réalité de notre parc immobilier.
Nous avons eu cet été un rapport du Sénat sur l'immobilier en gendarmerie, qui est très édifiant et qui traduit bien la réalité de ce qu'on vit.
J'ai, l'année dernière, déclassé toute une compagnie de gendarmerie dans une sous-préfecture, pour insalubrité. [...] Il nous faut prendre un schéma directeur de l'immobilier.
Sur le recrutement et les départs
Le budget de 2025 prévoit un schéma d'emploi à zéro, c'est-à-dire, aucun recrutement net de nouveaux gendarmes. Pour autant, le DGGN l'assure, les écoles de gendarmerie sont pleines.
Concernant le recrutement, ce dernier indique faire face à quelque chose de nouveau :
On a une physionomie de nos forces qui évolue, à l'image de notre société, je crois qu'un gendarme aujourd'hui, parfois, n'envisage pas de faire toute sa carrière en gendarmerie.
Il faut qu'on s'habitue à ça, il faut qu'on s'habitue à ses transformations au sein de notre société dans les recrutements et dans la façon dont les gens vivent leur parcours dans la gendarmerie.
Le directeur des ressources humaines a été chargé par le DGGN de faire une étude dans ce cadre.
Concernant la vague de départ de 15 000 gendarmes en 2023, le DGGN rassure :
C'est vrai et c'est pas vrai, parce que dans ces 15 000 départs il faut intégrer le fait que de nombreux gendarmes adjoints volontaires sont passés gendarme d'active [...] je tiens à rassurer sur le sujet, nous n'avons pas de problème de recrutement.
Le vrai sujet, c'est de fidéliser nos personnels sur la durée, notamment chez les spécialistes de haut niveau. On a une petite fuite en gendarmerie par exemple qui touche autour du numérique et du cyber. C'est une denrée tellement rare que ça part parfois dans le privé.
Pour voir, ou revoir, l'audition du directeur général de la gendarmerie nationale, vous pouvez visionner cette vidéo :
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